Le stress à tous les âges

Le stress touche tout le monde, des enfants aux seniors. Découvrez ces manifestations multiples et des pistes pour prendre du recul

Votre corps s’adapte face à un événement, dans certains cas il le fait, sans même, que vous vous en rendiez compte. Et d’autre fois, votre organisme est en difficulté. Et c’est à ce moment-là  que s’enclenche le mécanisme du stress !

Le stress peut être positif et nous booster, nous stimuler pour nous permettre de relever un défi. Et parfois, il est négatif parce qu’il nous paralyse, nous épuise, devient chronique.

Tout le monde est touché par le stress. Les actifs bien sûr, aussi bien dans la sphère professionnelle que personnelle. Les demandeurs d’emploi aussi (la recherche d’emploi est un facteur de stress non négligeable). Toutefois, ceux auxquels nous pensons moins quand nous évoquons le stress, ce sont les enfants et les seniors. Aujourd’hui, je vous propose de partir ensemble à la découverte de leurs formes de stress pour mieux les comprendre et les soutenir.

Les enfants face au stress

Parfois adulte, nous oublions que le monde vu par des yeux d’enfant n’est pas le même que le nôtre. Parfois ce qui nous semble anodin peut être un facteur de stress pour eux.

Cléo et l’imprévu

Cléo* est rentrée très stressée de l’école. Les larmes aux yeux elle explique que la maîtresse n’était pas là aujourd’hui. Malade, elle a dû se faire remplacer. Et Cléo l’a appris le matin même en rentrant en classe. Si pour certains de ses camarades cela n’a rien changé à leur journée, pour elle cet événement imprévu a perturbé son quotidien. En effet, elle a perdu ses repères ce qui a entraîné une montée de stress.

En discutant avec sa maman, elle a compris que cela n’était pas grave et que la maîtresse reviendrait vite. Maintenant, elle sait aussi que ce type d’événement peut se reproduire. Et le fait de le savoir lui permettra de mieux s’adapter à l’avenir.

Alors même si l’absence de la maîtresse une journée, pour nous adulte est anecdotique, pour Cléo et les enfants qui, comme elle, ont besoin d’être rassuré, cela peut être difficile à vivre. En les rassurant, en leur expliquant que l’imprévu fait partie de la vie, nous leur donnons des clés pour mieux vivre ces événements.

Jules et le changement

Prenons un autre exemple, celui de Jules* . Il a quatre ans et depuis quelques semaines il dort mal. Il se réveille plusieurs fois par nuit et fait de nombreux cauchemars. En plus, il se plaint de maux de ventre.  Afin de comprence ce qui se passe, ses parents l’amènent chez le médecin.  Or, il s’avère qu’il n’y a pas de soucis en terme de santé. Ils décident alors de l’accompagner en shiatsu afin de l’aider à se détendre.

Lors de cette séance, Jules sent les adultes à l’écoute accepte de se confier. Il raconte que sa chambre est sympa mais qu’il aimait beaucoup plus l’ancienne.  Et il parle de ses copains  qui lui manquent. En effet, Jules et sa famille viennent de déménager. Ils ont quitté un appartement pour une maison avec jardin dans une autre ville. Tout le monde, Jules y compris, était ravi de ce déménagement. Cependant, cela n’empêche pas le petit garçon de ressentir du stress face à cette modification importante de sa vie.

C’est pour traduire cette anxiété, que Jules a manifesté des troubles du sommeil et des douleurs au ventre (notre cerveau émotionnel !).

Effectivement, même petit, les enfants peuvent avoir besoin de temps et de soutien pour s’adapter au changement. En tant qu’adultes, nous pouvons les aider en les laissant expliquer ce qu’ils ressentent, sans jugement, et en les aidant à voir le côté positif de la situation. Dans le cas de  Jules, le côté positif c’est qu’il a une chambre rien que pour lui et sa petite sœur a la sienne. Il pourra également inviter ses nouveaux copains à la maison, même pour dormir.

Julia et la situation hors de contrôle

Outre le stress liée à l’imprévu, au changement de vue, les enfants peuvent être stressé par notre monde d’adultes.

Par exemple, Julia* a neuf ans, elle se ronge les ongles presque au sang, elle s’énerve très vite à la maison. En plus, elle a des difficultés de concentration en classe et sur ses devoirs. Pourtant, Julia se couche tôt, elle dort bien. Malgré cela, elle se réveille fatiguée et est irritable dès le matin. Sa maman essaie de lui parler, de comprendre ce qui se passe. Toutefois, Julia refuse de lui répondre et se renferme sur elle-même. C’est alors que sa maman décide de lui faire consulter une psychologue. En parallèle, elle l’accompagne au shiatsu pour la détendre.

Pendant les pressions sur la tête, Julia soupire beaucoup. Quelques larmes silencieuses coulent sur ses joues. Progressivement, elle arrive à parler de ce qui la stresse. En effet, elle se pense responsable du départ de son papa. Elle imagine qu’il est partie parce qu’elle n’était pas assez sage. C’est pour cela qu’elle se sent stressée, elle s’en veut. En plus, elle n’ose pas en parler à sa maman pour ne pas lui faire de peine.

Julia se retrouve confrontée à une situation qu’elle ne comprend pas, qui échappe à son contrôle. Vous imaginez le niveau de stress pour cette petite puce ? Grâce à cela, sa maman a pu lui parler et expliquer la situation à sa fille.

Que faire face au stress des enfants ?

Comme les parents de Cléo, Jules, Julia, la première chose à faire est d’être attentif à votre enfant. Est-ce que vous notez un changement dans son attitude, dans son comportement ? En effet, certains points peuvent éveiller votre vigilance. Si par exemple, il change d’humeur, il est plus irritable, joue moins, son sommeil est perturbé, …

Alors, prenez le temps de lui parler, de ce qu’il ressent, ce qui le stresse. Et c’est la deuxième chose à faire, l’aider à exprimer ses émotions. Cela vous permettra ensemble d’identifier la ou les causes de son stress. Le fait de vous parler, d’être écouté et compris va déjà soulager votre enfant.

Et dans un troisième temps, vous verrez quelles solutions, quels outils vous pouvez lui proposer. Les outils sont nombreux et dépendent des goûts de votre enfant :

outil sensoriel comme la musique,

des activités manuelles telles que le coloriage, la pâte à modeler,

le mouvement, jouer au ballon dans le jardin, faire une balade

la respiration, la cohérence cardiaque

faire un câlin

avoir un moment de détente, comme le shiatsu

rire en faisant un moment “blagues en famille”

Les outils sont multiples, vous pouvez aussi inventer les vôtres.

Cette première partie a mis en évidence des cas de stress chez les enfants. Mais qu’en est-il de nos parents, grands-parents ?

Les seniors et le stress

En effet, nous avons parfois tendance à oublier que le stress ne s’arrête pas avec l’âge, ni avec la vie professionnelle. Les seniors aussi sont soumis au stress. Et une étude récente a même montré qu’ils y sont plus sensibles que les plus jeunes.

Le cap de la retraite

La période de la retraite est un changement majeur, radical dans une vie.  Au-delà de ces mots, c’est une réalité parfois brutale. En effet, quand vous êtes actif, vous vous levez le matin pour aller au travail, pas de questions, c’est une évidence. Cette routine s’arrête brutalement le premier jour de la retraite.

Si pour certains ce changement a été anticipé, préparé et se vit bien. Pour d’autres, il est un facteur de stress parce qu’il entraîne un isolement. Effectivement, la solitude peut devenir quotidienne, plus de collègues avec qui discuter, prendre un café. Pour les personnes seules, le départ en retraite peut réellement générer un stress lié à la perte de vie sociale.

Si l’un de vos proches est dans ce cas de figure, soyez vigilant et essayez de l’aider à participer à des activités nouvelles, à faire des rencontres du monde et se faire des amis.

Par contre, d’autres seniors, loin de s’isoler, surchargent leur emploi du temps.

Un agenda qui déborde

Prenons le cas d’Hélène*, en retraire depuis quelques mois. Elle est hyper active ! Elle fait du bénévolat trois jours par semaine dans deux associations. En plus, elle garde ses petits-enfants le mercredi et le samedi. Et souvent, des mamie-sitting imprévus se rajoutent. Elle reconnait qu’entre les enfants de sa fille et ceux de son fils elle est très sollicitée. Et ça, c’est sans parler des vacances scolaires où ses petits-enfants sont presque en permanence chez elle.

Entre bénévolat et garde de petits-enfants, son agenda craque. Hélène n’a plus de temps pour elle. Et elle se sent souvent fatiguée, stressée et ne comprend pas pourquoi. En outre, le moindre problème chez ses enfants, petits-enfants perturbe son sommeil. Elle a toujours l’impression de courir et n’a pas vraiment le temps de s’occuper d’elle. Pourtant, elle ne fait pas le lien entre tous ces élèments.

En remplissant son agenda de la sorte, Hélène comble le vide laissé par l’arrêt de sa vie professionnelle. Certes, c’est un bonheur de se sentir utile en faisant du bénévolat, c’est aussi une joie pour elle d’être grand-mère et de garder ses petits-enfants. Mais cela devient excessif quand elle stresse et n’a plus de temps pour elle, pour faire des activités qui lui plaisent, pour voir ses amies, faire des projets. Il y a clairement un déséquilibre entre le temps qu’elle consacre aux autres et pour elle.

Si l’un de vos proches est dans cette configuration de retraite hyper active qui le stresse, prenez le temps de discuter avec lui (ou elle). Essayez de l’aider à comprendre les raisons qui l’amènent à cela et comment retrouver un équilibre entre le temps consacré aux autres et le temps pour lui (elle).

Vieillir un facteur de stress

Enfin, il arrive que vieillir soit difficile pour certaines personnes. En effet, elles perçoivent cela comme une baisse de leur indépendance, une détérioration de leur image, de leur santé.

Par exemple, Jacques* a toujours été dynamique. Il fait du sport tous les jours, ses courses quotidiennes en vélo. Il jardinne, … Rien ne l’arrêtait, il était toujours en mouvement. Et pourtant depuis quelque temps, il sent que son corps réagit moins bien. Il a des douleurs au dos de plus en plus fortes quand il jardine. Ses genoux le rappellent à l’ordre quand il fait du sport. Cela le stresse, il vit mal cette situation, il a l’impression d’être diminué et bientôt inutile, limite périmé ! Ça c’est lui qui le dit, pas moi !

Franchement, vieillir c’est inéluctable, alors autant choisir d’aborder cela du bon côté. Vous avez mal au dos, comme Jacques, quand vous jardinez ? Vous pouvez adapter votre posture, réduire la taille de votre potager, proposer à votre famille, à vos voisins de vous donner un coup de main en échange de bons légumes. Savoir demander un coup de main, c’est aussi montrer aux autres que vous leur faites assez confiance pour vous aider quand vous en avez besoin, cela permettra de renforcer vos liens.

Il existe plein de solutions, à vous de trouver celle qui vous convient et vous avez même le droit d’en essayer plusieurs.

N’oubliez pas qu’être trop exigeant, vous mettre trop la pression, c’est ouvrir la porte au stress (et ce à tout âge) ce qui n’est jamais bon pour la santé et le moral.

Oser parler

Vous êtes stressé à l’idée d’être malade, de perdre la tête, … Le mieux est d’en parler avec vos proches, même si ces sujets peuvent paraître désagréables, les aborder en toute franchise c’est le meilleur moyen de vous rassurer. Si vous gardez toutes ces pensées pour vous, vous allez faire monter votre niveau de stress. Une récente étude publiée dans la revue Alzheimer’s Disease and Associated Disorders a souligné le fait que le stress favorise le déclin cognitif.

C’est pour cela qu’il est important d’expliquer ce que vous souhaitez pour votre santé, pour votre vie.

Vous exprimez clairement, c’est déjà réduire le stress lié à ces situations. Parlez ouvertement de vos peurs, de vos incertitudes, des handicaps, c’est aussi trouver des solutions ensemble, vous sentir soutenu et compris dans vos choix.

Qu’il s’agisse de solitude, de difficultés à vivre votre retraite, d’un agenda trop chargé, de peur de vieillir, la première chose à faire est d’en parler. Ne gardez pas cela pour vous. En partageant vos doutes, vos craintes, vos peurs, elles seront déjà moins sources de stress et à plusieurs il est plus facile de trouver des solutions.

Le stress n’est pas une fatalité, vous avez le choix !

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