Un livre pour changer de regard
Le nom de Satish Kumar m’était inconnu quand j’ai ouvert son livre, Pour une écologie spirituelle, la terre, l’âme, la société, une nouvelle trinité pour notre temps. Ce n’est peut-être pas votre cas ?
Au début, je me suis franchement demandée dans quoi je m’embarquais, le titre me laissait vraiment perplexe. Comme je suis d’une nature curieuse, j’aime découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes, je me lance dans cette aventure.
Ce livre écrit par un Indien, qui habite depuis longtemps en Angleterre, même avant ma naissance pour tout dire, est surprenant. Il allie à la fois la culture indienne et la culture occidentale. Et si je choisis de vous le présenter, c’est parce qu’il est excellent pour réfléchir et prendre du recul.
L’écologie
Tout d’abord, Satish Kumar évoque sans détour notre lien à la nature. Il regarde les écueils de notre fonctionnement actuel où nous pensons être séparé de la terre et nous nous servons d’elle, comme d’un vivier inépuisable que nous ne respectons pas. Ce qui est, pour lui, un non sens puisque nous sommes un élément à part entière de cette nature.
“Tout ce qui naît et meurt appartient à la nature. Or, l’homme naît et meurt, lui aussi. Il ne forme donc qu’un avec la nature.”
D’autre part, il propose une prise de recul et un autre regard sur cette situation. Il invite à développer une attitude plus respectueuse de la nature, en harmonie avec elle. Ce qui m’étonne, par rapport aux discours ambiants, c’est quand il explique que les discours basés sur la peur ne nous aident pas à renouer avec la nature. En effet, il préconise plutôt que les adultes et les enfants apprennent à connaître, aimer et respecter la terre, et que cela se fasse dès l’école.
La spiritualité
En outre, l’auteur expose que l’homme ne peut pas avoir un lien sain avec la planète s’il n’a pas au préalable un lien sain avec lui-même. Et toute la partie qu’il développe sur nourrir l’âme est très intéressante. Alors, voici un extrait, qui je l’espère vous donnera envie d’en lire plus : “Nous peinons souvent sous le fardeau de notre identité, réduite à des critères trop restrictifs : nationalité, sexe, couleur de peau, religion, classe sociale, et autres concepts et constructions mentales réductrices. Nombreux sont ceux d’entre nous qui s’enferment dans l’opposition entre “moi” et “les autres”, “à moi” et “à eux”.”
Enfin, il évoque également les grandes femmes et hommes de paix, que furent par exemple Mère Teresa, Gandhi, Nelson Mandela, Martin Luther King. Et comment nous pouvons aujourd’hui nous inspirer d’eux pour obtenir plus de justice sociale et plus de dignité humaine. Vous vous demandez comment ? C’est aussi ce que je me suis demandée en lisant son livre. Satish Kumar apporte des idées concrètes à titre individuel et collectif, sommes-nous prêts à les utiliser ?
Au-delà de la théorie
Certes, la lecture de ce livre m’a demandé parfois de la persévérance. En effet, certains passages sont plus fastidieux à lire. Je m’y reprends à plusieurs fois pour les lire et garder le fil.
Toutefois, j’aime dans cet ouvrage le croisement de deux cultures. Cela met en évidence que contrairement au discours ambiant des solutions existent et que chacun de nous peut-être acteur des changements. Il n’y a pas de petite contribution.
D’autre part, vous vous demandez pourquoi, alors que je fais du shiatsu, je vous parle d’un tel ouvrage ? C’est simplement parce que j’apprécie l’ouverture d’esprit, les réflexions qu’il apporte. Et souvent, dans mon cabinet de shiatsu à Tours, je vous parle de changer votre regard sur la situation. Je pense qu’il est important de découvrir de nouvelles idées, de nouvelles personnes, de prendre du recul sur nos croyances et nos habitudes. Ce livre est une pierre dans cette voie.
Pour conclure, je vous laisse découvrir cet extrait “L’univers reflète ce que nous sommes et la manière dont nous le percevons. Si nous posons sur lui un regard généreux et bienveillant, il nous témoignera à son tour générosité et bienveillance. En revanche, si nous l’abordons avec méfiance dans le seul but de satisfaire nos intérêts personnels, nous n’obtiendrons de sa part que méfiance et avidité.”